La colère de la santé, c’est tous les mardis

Par Luc Renaud

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Le « Ségur de la santé » ? Les personnels soignants répondent « mardis de la colère ». Avec d’autres, ils se sont retrouvés sur le parvis de l’hôpital Nord, tous les mardis depuis le 19 mai. Dans l’attente de nouveaux rendez-vous – toujours dans le respect des règles de sécurité sanitaire -, les 9 et 16 juin. Ce 16 juin qui sera un temps fort de la mobilisation, avec un rassemblement prévu à 10h30 devant le siège grenoblois de l’agence régionale de santé (17-19 rue commandant l’Herminier) puis un pique-nique à 12 heures place de Verdun.

Le mardi 2 juin, sur le parvis Belledonne, à l’hôpital Nord de Grenoble.

Le syndicat CGT du CHU de Grenoble le constate : « on ne change pas de cap, mais on accélère au contraire le rythme des réformes du plan Macron, « Ma santé 2022″ : libéralisation et individualisation du système de santé ». C’est ainsi par exemple que l’évolution envisagée du système de tarification à l’activité – qui conduit actuellement à la diminution des moyens en incitant à une pratique de soin « rentable »- pourrait conduire… à une aggravation. Comme l’idée d’une « prime » pour les services d’urgence qui renverraient au privé certains patients au lieu de les prendre en charge.

L’inquiétude exprimée par le syndicat trouve encore son origine dans la suite des grandes manœuvres autour du rachat du groupement hospitalier mutualiste – dont fait partie la clinique des Eaux-Claires. « Le mariage de l’AGDUC avec le CHU pour cette opération n’est rien d’autre que la privatisation d’un CHU, une première en France », écrit la CGT. Car la structure de direction du nouvel ensemble constitué par le CHU Grenoble Voiron et le groupement hospitalier mutualiste serait dirigé en commun par le CHU et le nouveau partenaire de statut privé.

Un choix… qui n’est pas celui de la santé.

De tout cela, il est question lors des mardis de la colère. Les représentants syndicaux y prennent la parole sur le parvis de l’hôpital, à partir de 14 heures. Ils ne sont pas les seuls. Etudiants de l’Unef ou collectifs de soignants, de salariés des Ehpad, collectifs d’usagers… s’y expriment lors d’un forum ouvert. Le 2 juin, c’était aussi le cas d’une délégation du PCF qui rappelaient les propositions formulées par les parlementaires communistes lors d’un tour de France des hôpitaux débuté en 2017 à l’hôpital de Saint-Egrève. Propositions d’une brûlante actualité après le passage de la première vague du coronavirus.

Aujourd’hui, la CGT demande la création d’emplois à hauteur des besoins qu’elle évalue à 100 000 dans le sanitaire et 100 000 pour le handicap et les Ehpad, l’augmentation des salaires pour tous ou encore « la baisse des prix des médicaments qui amputent largement nos budgets quand Sanofi vient de distribuer quatre milliards à ses actionnaires ».

Des revendications que l’on retrouvera au centre de la mobilisation pour la journée du 16 juin.

Avec une demande des hospitaliers CGT : « pour ceux qui nous ont applaudis le soir à 20 heures, gardez vos RTT ou prenez-les pour manifester avec nous lors des mardis de la colère ».

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