En visite à Grenoble, le secrétaire national du PCF a vivement dénoncé la casse des services publics de proximité. Un déplacement au CEA pour prendre connaissance des derniers progrès de la recherche sur les énergies propres, des échanges avec les syndicalistes de l’industrie, un repas partagé avec les militants communistes… un programme particulièrement dense.
Près de deux cents personnes, place André Malraux, face à la poste centrale de Grenoble. C’était l’un des moments forts de la visite à Grenoble de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord.
Une après-midi conduite tambour battant qui n’en manqua pas. Visite du CEA, entretien avec des syndicalistes grenoblois, meeting, rencontre avec les militants communistes en soirée…
A 18 heures, le meeting était consacré à la défense des services publics. François Auguste, pour le collectif Convergences services publics Isère, Karen Mantovani, CGT CPAM et Paul Pociero, de la Confédération nationale du logement, et Antoine Back, élu de la majorité municipale grenobloise y prenaient la parole pour décrire une situation contrastée, entre les attaques qui réduisent le service public et les succès enregistrés, comme le recul de la direction de la poste grenobloise qui a décidé de surseoir aux fermetures prévues de deux bureaux de poste.
Prenant la parole à son tour, Fabien Roussel s’attachait à montrer combien la présence humaine est nécessaire à la qualité d’un service public, à l’égalité de l’accès à ces services dont la proximité est remise en cause tout à la fois par les fermeture et l’obligation de recourir aux formulaires informatiques. Il soulignait également que, tandis que l’Assemblée nationale examine le budget de la Nation et les coupes sombres prévues par le gouvernement notamment dans le domaine des services publics, une opération de diversion de grande ampleur est montée autour des déclarations du président de la République sur l’immigration et la laïcité. C’était aussi l’occasion de réaffirmer la solidarité des communistes avec les Kurdes victimes de l’agression turque dans le Nord de la Syrie.
Ce rassemblement avait été précédé d’un très riche échange avec des syndicalistes de l’industrie du bassin grenoblois. Echange qui va se traduire de façon concrète. Sur Syntertech, par exemple. Peugeot et Renault ont en effet demandé aux salariés de l’entreprise dont la liquidation judiciaire a été prononcée de poursuivre la production : c’est que les pièces produites par Syntertech sont indispensables aux constructeurs, qu’il ne parviennent pas à se fournir ailleurs et que le risque encouru est tout simplement l’arrêt des chaînes de montage d’automobiles. « Je vais interpeler le gouvernement pour qu’une solution de relance de l’activité soit mise sur les rails avec le concours de des constructeurs », indiquait Fabien Roussel. Intervention également sur la ligne SNCF Grenoble Gap, où les travaux sont urgents.
Le tour d’horizon était très large, de ST Micro à Crolles à FerroPem (usine de Clavaux en basse Romanche, filiale de la société espagnole FerroAtlántica) en passant par Schneider ou Arkema. Nicolas Benoit, secrétaire de l’UD-CGT, soulignait tout l’intérêt de cette rencontre qui permettait l’échange d’informations et mettait en lumière l’interdépendance des sites qui composent le tissu industriel de la région grenobloise.
De même que la visite du site grenoblois du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives était elle aussi passionnante. L’occasion d’apprendre que l’écran plat a été inventé à Grenoble : c’est l’un des 600 brevets déposés chaque année par le site de recherche de la Presqu’île.
La visite était centrée sur les recherches dans le domaine du stockage de l’énergie électrique. Les batteries et leur recyclage, mais aussi le stockage par production d’hydrogène, transportable et réutilisable ensuite pour l’alimentation de moteurs électriques par le biais d’une pile à combustible qui pourra alors alimenter un moteur électrique. Production d’hydrogène à partir de vapeur d’eau – et non plus de pétrole -, réduction de l’utilisation de minerais (cobalt, cuivre…) dans la fabrication de batteries, filière à construire de recyclage des batteries, utilisation de l’hydrogène dans la propulsion de navires ou de camions… autant de thèmes de recherches qui placent le CEA grenoblois à la pointe mondiale des énergies du futur.
La soirée se terminait au siège de la fédération du PCF par un repas partagé par une centaine de militants grenoblois au cours duquel Fabien Roussel répondait à quelques questions. Ce qu’il mit à profit pour insister sur l’importance du contact humain entre militants. « Nous faisons parfois ce que nous reprochons de faire à d’autres avec des échanges qui se réduisent à l’envoi de mails; rien ne vaut la rencontre, au minimum le coup de téléphone pour savoir comment ça va, pour entendre les opinions de tous, pour développer nos initiatives avec tous… »
Une visite décidément placée sous le signe de l’information partagée et de l’humain d’abord.
Le meeting du 16 octobre a été retransmis en direct sur la page Facebook du Travailleur alpin. Voir la vidéo