1500 personnes ont participé à la manifestation pour le droit à la retraite et aux services publics ce 24 septembre à Grenoble. Ils étaient 300 à Bourgoin et 350 à Roussillon. Ce rassemblement s’est déroulé à l’appel de la CGT, Sud, la FSU et les organisations de lycéens et d’étudiants, l’UNL et l’UEG.
Au cours d’une prise de parole, Elisa Balestrieri, secrétaire départementale de la CGT, rappelait que le projet présenté par le gouvernement « individualise les risques, gomme les reconnaissances de pénibilité et de contrainte liées à certaines professions, trompe le salarié sur le montant de sa pension qu’il ne connaîtra qu’au moment de sa liquidation (retraite tombola : la valeur du point de service varie en fonction de l’équilibre budgétaire), augmente mécaniquement l’âge minimum de départ en retraite à 64 ans ». Pour la syndicaliste, « il ne vise qu’à baisser le montant global des pensions du régime général selon les orientations budgétaires du gouvernement et les critères de l’Union Européenne (blocage à 14% du PIB), à renforcer la capitalisation par les caisses complémentaires et assurantielles et, à terme, à privatiser complétement la protection sociale. Des centaines de milliards que les banques, les sociétés d’investissements etc.. vont pouvoir récupérer. Voila le projet de société qu’ils veulent ! Continuer de donner aux riches. Ils vont pouvoir jouer avec notre argent ».
Elisa Balestrieri rappelait que cette dégradation du droit à la retraite s’accompagne du refus de s’engager dans la lutte contre le réchauffement climatique, de la volonté de privatisation des aéroports de paris, de nos centrales hydrauliques, des loyers de plus en plus chers… mais aussi du recul du service public : « qu’il s’agisse de la fermeture des centre des impôts, de classe d’école, de structure d’accueil de la petite enfance, de service entiers dans nos hôpitaux, du manque de moyens humains et matériel dans nos Ehpad, mais aussi chez les pompiers et les agents des SDIS, nos jeunes qui prennent dans la gueule les reformes du collèges, du bac… On doit toutes et tous converger avec les combats à mener ».
D’autant que de nombreuses propositions existent pour financer les retraites. Elisa Balestrieri en donnait un large aperçu :
« – développer l’emploi stable et qualifié. Une baisse du chômage à 7,4%, à l’horizon de 2022 dégagerait 10 milliards d’euros et un retour au plein emploi, soit 3,5% de chômage, rapporterait plusieurs dizaines de MD€ supplémentaires ;
– augmenter les salaires de 3,5% dégagerait, tout de suite 6,5MD€ ;
– augmenter le point d’indice de la Fonction Publique et intégrer les primes dans le calcul du montant de la pension dégagerait 12MD€ ;
– réaliser intégralement l’égalité de salaire F/H à travail égal rapporterait 5,5MD€ ;
– supprimer les exonérations de cotisations sociales employeurs ramènerait 20MD€ ;
– appliquer un malus sur les emplois précaires amènerait une recette supplémentaire de 10MD€.
– soumettre à cotisation sociale les éléments de rémunération constitués par l’intéressement, la participation, l’épargne salariale et l’épargne abonderait les comptes de 10MD€ de plus ;
– créer une cotisation sociale sur les revenus financiers distribués par les entreprises équivalente aux cotisations sur les salaires dégagerait 30MD€ ;
– en finir avec l’évasion fiscale ramènerait encore plusieurs dizaines de MD€.
Elle soulignait que ces mesures sont largement suffisantes pour:
« – assurer un départ à la retraite pour tous à 60 ans à taux plein;
– garantir une pension minimum de 75% du salaire moyen calculé sur les 10 meilleures années d’activité ;
– bénéficier d’un minimum de pension au niveau du SMIC à 1800€ mensuels bruts ;
– indexer l’évolution des pensions sur l’évolution du salaire moyen. »
Une interrogation pour conclure : » que va-t-on laisser à nos enfants ? Comment allons-nous vivre et travailler demain ? » La CGT appelle à l’action collective et appelle tous les citoyens à rejoindre le mouvement.