Usagers, salariés, élus, citoyens…
Par Pierre-Jean Crespeau
/
Syndicats, associations, partis politiques, gilets jaunes de Crolles, ont décidé de lancer un mouvement de convergence de défense des services publics afin de lutter contre les politiques de destruction des conquis sociaux définis par le Conseil national de la résistance pendant et après la guerre de 1940–1945.
D’emblée, la mise en avant de succès de luttes donne le ton : L’action du collectif « j’aime ma poste à Grenoble » a sauvé le bureau de poste de Bajatière d’après François Auguste. La CPAM de Fontaine, la ligne SNCF Grenoble-Veyne (dont le travail du collectif a été salué), le bureau de poste de l’Alpe d’Huez ne fermeront pas. La bataille victorieuse pour le maintien de la CPAM de Vizille a aussi été citée : dans un contexte de recul et de démantèlement des services publics, il est possible d’obtenir des résultats concrets, grâce aux grèves et mobilisations menées unitairement.
Un ralentissement à 0 kilomètre à l’heure
Contrairement à celui Bajatière, le bureau de poste de la rue Stalingrad est toujours menacé de fermeture. Une action a précédemment réuni entre vingt et trente usagers. « La colère est perceptible » affirme François Auguste, avant d’ajouter : « Ce qui est nouveau c’est la volonté de se battre. » Une action est prévue début septembre, les usagers seront de la partie.
Usagers méprisés, fonctionnaires maltraités, et sous-traitants précarisés, voilà un constat que partage Sébastien Douat. « La direction n’écoute ni le mécontentement des usagers ni celui des travailleur-s-e‑s », s’insurge-t-il. La situation à la SNCF est en effet inquiétante. Annonces de fermetures de guichets se font du jour au lendemain, réductions d’horaire, accès aux handicapés encore réduits, dressent un tableau sombre de la situation actuelle.
On apprendra qu’un « Ralentissement à 0km/h » est un élément de langage signifiant la fermeture d’une ligne de chemin de fer !
Les fermetures de guichet de différents services publics obligent les usagers à se rendre sur leurs sites internet, sans personne en face pour expliquer et aider dans les démarches, et en mettant en difficulté les personnes piégées dans la fracture numérique. « »Le tout numérique » mène à la déshumanisation des services publics », note Jérémie Giono.
Enfin une bataille nationale était au programme de cette conférence de presse : la pétition pour obtenir le Référendum d’initiative partagé (RIP) sur la privatisation d’ADP (Aéroport de Paris). C’est une bataille majeure contre la privatisation des services publics qui s’ouvre. Daniel Ladurelle pointe des dysfonctionnements du site, comme par exemple son inaccessibilité depuis le navigateur internet explorer. Mais cela n’entame en rien la détermination des membres du collectif à porter un coup d’arrêt à la politique ultralibérale du président Macron.
Le collectif invite le maximum de personnes à participer un débat public sur les services publics et la Fonction publique à la fête du Travailleur Alpin, au parc de la Poya à Fontaine, le dimanche 30 mai à 11 heures (accès libre).