Réunis en assemblée générale, les cheminots grenoblois ont reconduit leur mouvement de grève pour mercredi 18 et jeudi 19 avril. Ils dénoncent les mensonges du gouvernement quant au statut de la SNCF. Notamment.

Devant la gare de Grenoble, près de cinq cents cheminots, mais aussi représentants de nombreux services public et entreprises privées.

102 votants, 101 voix pour la reconduction du mouvement. Le message des cheminots grenoblois était clair, ce vendredi 13, à l’issue d’une assemblée générale tenue devant la gare de Grenoble: ils seront à nouveau en grève les 18 et 19 avril, selon le principe de deux journées de grève tous les cinq jours.

Claire était également la participation à la journée de grève. Ce vendredi entre 25 et 30 trains circulaient aux alentours de Grenoble. Contre 250 lors d’une journée au trafic normal. Et ils étaient près de cinq cents (des cheminots, mais aussi des délégations de nombreuses autres professions, des étudiants…) à s’être rassemblés devant la gare.

L’assemblée générale permettait aux cheminots de faire le point sur leur mouvement. Avec une information donnée par le secrétaire du syndicat CGT, Fabien Tournillon : la direction de la SNCF, qui avait pris prétexte de la grève pour annoncer la suspension du trafic sur la ligne Grenoble Veynes pour trois mois y compris pendant les jours de reprise du travail, semble avoir fait machine arrière après l’intervention du collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes.

Pour le reste, le secrétaire du syndicat faisait état du blocage des discussions avec le gouvernement, mais également de l’hypocrisie de l’Etat. « On nous annonce que le gouvernement veut créer quatre sociétés anonymes en lieu et place de la SNCF et le président de la République ose dire que ce n’est pas pour privatiser ».  A GDF, les salariés en ont l’expérience: la transformation du statut juridique de l’entreprise s’est traduite par l’entrée du privé dans le capital et c’est aujourd’hui le groupe Suez qui possède GDF, ainsi privatisée. De même qu’il soulignait que la mise en concurrence  et l’ouverture au privé n’est en rien une obligation européenne, mais bien unn choix du gouvernement français qui n’est pas celui d’autres pays européens.

Fabien Tournillon, CGT.

Tour à tour, Patrick Boissière, pour Sud rail, et Jean-Luc Mendiela, pour la CFDT, reprenait cette argumentation. Tous évoquait également la présence ce même vendredi à Grenoble de Nicolas Hulot, ministre de l’Environnement, pour constater l’évidente incompatibilité entre la réduction voulue de l’activité du chemin de fer et la lutte contre le réchauffement climatique. Stéphane Coulon, CGT, soulignait la cohérence du projet concernant la SNCF avec le projet de privatisation des concessions hydrauliques sur les barrages hydroélectriques: l’objectif est dans les deux cas de dégager de nouvelles possibilités de profits pour les capitaux privés.

Patrick Boissière, Sud rail.

L’assemblée générale s’est achevée par un vote à bulletin secret : la grève est reconduite pour mercredi et jeudi prochain. Ce jeudi 19 sera jour de manifestation interprofessionnelle et les cheminots seront en tête du cortège qui partira à 10 heures de la place de la gare à Grenoble.

Une centaine de manifestants s’est ensuite rendue en direction de la Presqu’île pour rencontrer le ministre Nicolas Hulot. Ils en ont été empêché par un cordon de CRS qui, un peu après midi, les a repoussés sans ménagement au niveau de la cité internationale, bien avant le lieu de la visite ministérielle.

Luc Renaud

Jean-Luc Mendiela, CFDT.

 

 

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