GE Alstom hydro : la Direccte doit refuser le plan de la direction

Par Luc Renaud

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Le comité central d’entreprise a refusé de se prononcer sur le plan de la direction. Les négociations sont interrompues depuis le 8 décembre. Les organisations syndicales ont présenté des solutions alternatives. Il serait inconcevable que les services de l’Etat valident une procédure qui, à bien des égards, n’a pas respecté le Code du travail.

L’af­faire est désor­mais entre les mains de la Direc­tion régionale des entre­prises, de la concur­rence, de la consom­mation, du tra­vail et de l’em­ploi (Direccte) : il appar­tient aux ser­vices du minis­tère du Tra­vail de vali­der ou non le plan dit de sau­ve­garde de l’emploi que va lui trans­mettre la direc­tion de GE Hydro France et qui com­porte la sup­pres­sion de 345 emplois sur les 800 que compte le site his­to­rique de Gre­noble. Déci­sion qui doit inter­ve­nir à la mi-jan­vier.

C »est dans les locaux de la Métro que l’in­ter­syn­di­cale avait choi­si de don­ner une confé­rence de presse le 22 décembre pour faire le point de la situa­tion, per­met­tant ain­si aux élus réunis en conseil com­mu­nau­taire de mani­fes­ter leur sou­tien aux sala­riés. Chris­tophe Fer­ra­ri, Eric Piole et le séna­teur Guillaume Gon­tard ont pu tour expri­mer leur sou­tien aux sala­riés.

La direction a empêché toute discussion sérieuse

Sou­tien sans faille, tant est mépri­sante l’at­ti­tude de la direc­tion de l’en­tre­prise. Aucune négo­cia­tion n’a eu lieu depuis le 8 décembre. Les repré­sen­tants syn­di­caux ont pu faire une ample démons­tra­tion du refus de l’en­tre­prise de com­mu­ni­quer aux experts man­da­tés par le comi­té d’en­tre­prise des élé­ments comp­tables aux­quels la loi leur donne pour­tant accès. Des docu­ments impré­cis four­millant d’anglicismes. Des postes de tra­vail pré­sen­tés comme des pos­si­bi­li­tés de mobi­li­té et en fait blo­qués… Claude Vil­la­ni, délé­gué syn­di­cal cen­tral CGT, sou­li­gnait « l’at­ti­tude per­ni­cieuse de la direc­tion qui a tout fait pour empê­cher toute dis­cus­sion sérieuse ». Tan­dis que GE n’a jamais appor­té la moindre preuve du res­pect des enga­ge­ments pris avec l’E­tat en novembre 2014 sur la créa­tion de mille emplois en France dans un délai de trois ans. Dans ces condi­tions, le comi­té cen­tral d’en­tre­prise réuni le 21 décembre a refu­sé à l’u­na­ni­mi­té de don­ner un avis sur les « pro­po­si­tions » de la direc­tion de l’en­tre­prise.

Des propositions alternatives

Car le refus de la négo­cia­tion relève d’un choix déli­bé­ré de la direc­tion. Les orga­ni­sa­tions syn­di­cales et les sala­riés avait éla­bo­ré un plan pour assu­rer l’a­ve­nir du site gre­no­blois. Un plan qui repose notam­ment sur le main­tien en acti­vi­té de l’a­te­lier de pro­duc­tion. Nadine Boux (CFE-CGC) indi­quait que cette nou­velle orga­ni­sa­tion du tra­vail com­por­tait la sup­pres­sion de 100 à 150 emplois sur la base du volon­ta­riat et per­met­tait de conser­ver le savoir faire unique du site gre­no­blois. Non seule­ment ces pro­po­si­tions n’ont jamais été étu­diées par la direc­tion, mais Jérôme Pécresse, qui dirige la filiale GE éner­gie renou­ve­lable dont fait par­tie GE Hydro, a décla­ré à l’As­sem­blée natio­nale que l’a­te­lier gre­no­blois serait main­te­nu alors que le PSE de GE hydro pré­voit sa fer­me­ture.

Echec au chantage

Plus encore, la direc­tion de l’en­tre­prise a uti­li­sé le mois de décembre pour ten­ter de divi­ser les sala­riés et de les oppo­ser à leurs orga­ni­sa­tions syn­di­cales. Le chan­tage était clair : soit les syn­di­cats signent les pro­po­si­tions de l’en­tre­prise, soit les condi­tions seront les moins favo­rables pos­sibles pour ceux qui per­dront leur emploi. Chan­tage au niveau de l’in­dem­ni­sa­tion et aux pos­si­bi­li­tés pro­po­sées aux plus âgés en fai­sant miroi­ter la pers­pec­tive d’une indem­ni­sa­tion jus­qu’au départ à la retraite. Chan­tage qui s’est heur­té à la déter­mi­na­tion des sala­riés : 530 d’entre eux ont signé un texte de sou­tien à leurs orga­ni­sa­tions syn­di­cales.

Il appar­tient aujourd’­hui à la Direecte et donc à l’E­tat de refu­ser ‑ou non- de cau­tion­ner l’at­ti­tude illé­gale de la direc­tion de GE Hydro.

De leur côté, les délé­gués syn­di­caux appellent à une véri­table ouver­ture de négo­cia­tion. « Les orga­ni­sa­tions syn­di­cales de GE hydro France, réunies en inter­syn­di­cale, vous tendent une nou­velle fois la main », peut-on lire dans un cour­riel adres­sé le 21 décembre au pré­sident de GE Hydro France, Jean-Michel Cha­lard, par Claude Vil­la­ni au nom des délé­gués syn­di­caux cen­traux de l’en­tre­prise. Ils for­mulent dif­fé­rentes pro­po­si­tions per­met­tant de faire évo­luer le plan social dans l’in­té­rêt de l’a­ve­nir de l’en­tre­prise. Les semaines qui viennent seront déci­sives pour l’a­ve­nir de la filière indus­trielle de pro­duc­tion d’éner­gie hydrau­lique.

Antonin Grandfont

 

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