Une réunion à la préfecture, sans le préfet ni aucun représentant de l’Etat. Une première réunion qui n’a rien donné, mais qui témoigne de ce que la mobilisation des salariés ne laisse pas indifférente la direction de l’entreprise.
« Nous sommes arrivés, le préfet nous a fait entrer dans une salle de réunion et il a refermé la porte en nous laissant avec la délégation de la direction en nous expliquant que tout cela ne le regardait pas », témoigne Antoine Brescia, membre de l’intersyndicale pour la CGT. On ne saurait mieux dire combien le gouvernement a décider de ne s’occuper en rien de la liquidation de 345 emplois sur les 800 du site Alstom GE de Grenoble. Et cela alors qu’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie et de l’industrie, a lui-même avalisé l’accord de cession d’Alstom hydro à l’Américain General electric et que l’Etat, selon les termes des ces engagements, a les moyens aujourd’hui d’intervenir.
Cette réunion avec la direction – représentée par Laurent Carme, directeur général, et Jean-Michel Chalard, directeur des relations sociales – a eu lieu le 6 octobre à 10h30. Elle avait lieu à la demande de la direction, qui n’avait pourtant rien à proposer si ce n’est quelques mesures techniques de reports de dates des calendriers de formation ou de départ des salariés qu’elle entend toujours licencier. « Rien sur le nombre de suppressions d’emplois, rien sur les dates de mise en œuvre du plan social avec une réunion du comité central d’entreprise toujours fixée au 19 novembre pour un déclenchement de la procédure », note Antoine Brescia.
Une réunion pour rien? Elle témoigne en tout cas d’une attitude nouvelle de la direction. « C’est la première fois qu’ils demandent à nous voir, constate le délégué syndical, c’est le signe que ce que nous faisons depuis quatre jours ne les laisse pas indifférents ».
Le blocage de l’usine grenobloise, décidé par les salariés, empêche les pièces de sortir. Gênant pour la direction. Vendredi 6 octobre, ils étaient plusieurs centaines devant l’entrée, à l’appel de l’ensemble des syndicats de l’établissement, CGT, CGC et CFDT. Deux réunions, l’une du CE, l’autre du CHSCT, n’ont pu se tenir, en l’absence de représentants de la direction qui ont refusé d’entrer dans l’usine.
Les salariés devaient décider vendredi soir de ce que seront les modalités de leur action dans les jours à venir.