Un premier rassemblement des salariés du site Neyrpic a eu lieu le 30 août. Les expertises démontrent que l’entreprise se porte bien sur un marché à la hausse. Syndicalistes et élus dénoncent les aberrations d’une décision prise avec le seul objectif d’accroître les profits de la multinationale américaine et les dividendes de ses actionnaires.

« Si l’on s’en tient à des chiffres que la direction nous a présentés, nous devrions être mille sur le site ». Ce chiffre cité par Georges Beciu, secrétaire du comité d’entreprise CFE-CGC, on en est loin. D’autant que la multinationale General electric veut supprimer 345 des 800 emplois que compte le site grenoblois de GE Alstom Neyrpic.

Le 30 août à midi, trois à quatre cents personnes se sont retrouvées parc Bachelard. Des salariés de l’entreprise, des Grenoblois venus s’informer, des élus, aussi. Qui étaient invités à prendre la parole. Eric Piolle, maire de Grenoble voulait insister sur « deux choses : votre compétence et votre capacité à vous adapter aux évolutions technologiques d’une part; et l’aberration totale que représente ce plan au moment où l’on parle de transition énergétique ». Christophe Ferrari, président de la Métro, lançait à l’assistance: « vous construisez des objets qui amènent la lumière », ou encore « votre histoire, c’est la nôtre » avant d’indiquer son plein soutien aux actions qui seront décidées par les salariés.

Le silence d’Emmanuel Macron

Le président de la Métro rappelait aussi le courrier adressé début juillet au président de la République, ministre en 2015 au moment du découpage d’Alstom et de la vente de sa branche énergies renouvelables à l’Américain, lettre restée sans réponse. Ce que ne relevait pas Olivier Véran, député LREM, qui assurait lui aussi les salariés de l’indéfectibilité de son soutien.

Eric Piolle, maire de Grenoble, Christophe Ferrari, président de la Métro et Olivier Véran, député LREM, ont pris la parole devant les salariés.

Reste pourtant que les pouvoirs publics ont leur mot à dire. L’Etat est en effet gestionnaire d’un portefeuille d’actions de GE renouvelable, comme le notait Antoine Brescia pour la CGT. Le silence du président de la République comme du gouvernement n’en est que plus assourdissant.

L’Etat a la possibilité d’intervenir, mais aussi des arguments. « Le marché est à la hausse, que ce soit dans le monde ou en Europe », rappelait Georges Beciu. Par exemple pour la modernisation des centrales hydroélectriques françaises à rénover, dont 80% sont sorties des ateliers Neyrpic Alstom. Tandis que les experts mandatés par le CE démontrent que les chiffres avancés par la direction s’appuient sur des données partielles. Une question, encore : comment l’entreprise va-t-elle honorer les  commandes qu’elle engrange aujourd’hui avec 345 salariés de moins, sachant que le recours à la sous-traitance est techniquement difficile, comme l’expérience l’a déjà montré?

Un premier rassemblement, dans l’attente des décisions que prendront les salariés quant à la suite de leur mouvement.

Une prochaine réunion du comité d’entreprise est prévue à la mi-septembre et les négociations devraient se poursuivre jusqu’en novembre, date prévue pour le début de la mise en œuvre du PSE. A moins que les salariés ou les pouvoirs publics ne viennent perturber ce calendrier.

 

Luc Renaud

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