Saint-Égrève : rencontre lourde d’émotions sur la réalité des massacres en Palestine

Par Edouard Schoene

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Le docteur Pascal André, du collectif « Faim de justice pour la Palestine ».
Mercredi 16 avril se tenait une conférence relativement improvisée, dans la salle du conseil municipal de Saint-Égrève, à l’initiative du collectif « Faim de justice pour la Palestine ». Des citoyens et médecins ont décidé de faire une grève de la faim et un tour de France, parti de Marseille le 31 mars, afin d'alerter sur la réalité des massacres en Palestine et obtenir des actions pour la fin du conflit et le jugement des coupables.

Une odeur de mort et de rage avait enva­hi la salle dès les pre­miers mots du méde­cin Pas­cal André, méde­cin urgen­tiste à Rodez, qui racon­tait ses inter­ven­tions à Gaza et en Cis­jor­da­nie. Une épi­dé­mie d’hépatite A fai­sait déjà rage en 2024, quand le méde­cin s’y est ren­du pour la pre­mière fois. « Il n’y avait déjà plus d’eau, plus de viande, plus de fruits et légumes et pas de toi­lettes. Alors, tous les virus et bac­té­ries cir­culent plus faci­le­ment. »

Par­tis de Mar­seille, pas­sés par Mont­pel­lier, Nar­bonne, Tou­louse, Bor­deaux, Nantes, Rennes, Tours, Le mans, Cler­mont, Lyon les mili­tants qui l’accompagnent veulent aler­ter. « Nous vou­lons le désen­ga­ge­ment de la France de cette inva­sion de Gaza, de la colo­ni­sa­tion de la Cis­jor­da­nie. Tha­lès conti­nue de livrer des armes. À l’exposition du Bour­get, huit indus­triels israé­liens sont invi­tés. Nous vou­lons que le droit inter­na­tio­nal soit res­pec­té. Un arrêt immé­diat des échanges com­mer­ciaux avec Israël, « c’est non-négo­ciable ».»

Au départ de Mar­seille, Pas­cal André avait expli­qué son ini­tia­tive. « Nous sommes en colère de voir que le refus israé­lien de res­pec­ter le droit entraîne les catas­trophes que nous avons vues. Nous sou­hai­tons ren­con­trer tous les poli­tiques dans les villes où nous nous arrê­te­rons pour leur deman­der de faire appli­quer le droit inter­na­tio­nal. »

À l’hô­tel de ville de Saint-Egrève.

À Saint-Egrève, Pas­cal André se féli­ci­tait de l’attitude d’élus. « Nous vous remer­cions M. le maire de nous accueillir ici dans l’hôtel de ville. C’est la pre­mière fois. Nous vous remer­cions M. le séna­teur Gon­tard, c’est aus­si la pre­mière fois qu’un par­le­men­taire est là pour nous accueillir. »

Le très long expo­sé du méde­cin en grève de la faim et de Ami­na Man­sou­ri,  (qui est en jeûne) était lourd d’émotions, de témoi­gnages sur la réa­li­té du mas­sacre à Gaza et en Cis­jor­da­nie dans le silence com­plice de nombre de médias, de gou­ver­nants euro­péens, d’institutions comme les uni­ver­si­tés ou l’Ordre des méde­cins… À plu­sieurs reprises, le Dr André évo­quait les reproches enten­dus en Pales­tine vis-à-vis des Occi­den­taux qui laissent déci­mer leurs familles, détruire leur pays.

Ami­na Man­sou­ri.

Signa­lant qu’il est chré­tien, le doc­teur rap­pe­lait les nom­breuses inter­ven­tions qu’il a eues auprès de res­pon­sables reli­gieux (catho­liques, pro­tes­tants, musul­mans, juifs) et signale avoir ten­té de s’adresser aux chré­tiens dans l’église de Saint-Ser­nin à Tou­louse et en avoir été expul­sé avec menace d’action en jus­tice.

La veille de son pas­sage à Saint-Egrève, la délé­ga­tion de « faim de jus­tice pour la Pales­tine » s’était arrê­tée à Lyon. Elle était accom­pa­gnée de Pierre Stam­bul , porte-parole de l’Union juive fran­çaise pour la paix. La parole des mili­tants pour la paix n’a pu être enten­due du fait d’actions bruyantes de mili­tants ultra du CRIF.

Le doc­teur André appelle à témoi­gner, notam­ment sur le site de la Cour pénale inter­na­tio­nale, sur tous les faits, actes ou pro­pos condam­nables par la loi, pour faire taire les mili­tants, les mena­cer, faire l’apologie des mas­sacres à Gaza.

A l’issue de la ren­contre de Saint-Egrève, le doc­teur Pas­cal André, très affai­bli par dix-sept jours de grève de la faim, sou­li­gnait qu’aucune auto­ri­té (la pré­fec­ture, par exemple) n’a réagi pour pro­po­ser ses ser­vices alors qu’en de telles situa­tions de grèves de la faim, les auto­ri­tés publiques réagissent habi­tuel­le­ment, comme ce fut le cas pour les mili­tants kurdes, par exemple.

Le séna­teur Guillaume Gon­tard, Pas­cal André, Ami­na Man­sou­ri et Laurent Ama­dieu, maire de Saint-Egrève..

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