Saint-Quentin-Fallavier. La Confédération paysanne a occupé le péage

Par Travailleur Alpin

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Laborieuses ou laboureuses… un même combat.

Mercredi 31 janvier, la Confédération paysanne Auvergne-Rhône-Alpes a lancé un mot d’ordre de blocage du péage autoroutier de Saint-Quentin-Fallavier.

Nous sommes allées à leur ren­contre. Chris­tine Riba, agri­cul­trice dans le Sud de la Drôme et res­pon­sable régio­nale et natio­nale de la Confé­dé­ra­tion pay­sanne nous explique les rai­sons de cette mobi­li­sa­tion.

• Pour­quoi avoir choi­si de blo­quer ce péage plu­tôt que de se concen­trer sur les grands centres urbains ?

C’est à la fois un endroit stra­té­gique et sym­bo­lique, on est sur une des plus grandes pla­te­formes logis­tiques euro­péennes. Toute la grande dis­tri­bu­tion est là. C’est sym­bo­lique par rap­port à ce qu’on demande : la fin des négo­cia­tions sur les accords de libre échange qui tue notre agri­cul­ture fran­çaise, l’interdiction d’achat de nos pro­duits agri­coles en des­sous du prix de revient pour que les agri­cul­teurs-trices rentrent dans leurs coûts de pro­duc­tion et puissent se payer.

Confederation-paysanne/

La Confé­dé­ra­tion pay­sanne était à l’o­ri­gine de ce blo­cage.

 • Que pen­sez-vous des annonces du Pre­mier ministre ?

On attend des mesures struc­tu­relles, là on met des pan­se­ments pour des pay­sans qui sont en grande dif­fi­cul­té, qui n’ont plus de tré­so­re­rie. C’est impor­tant de les aider mais dans toutes les aides il y a un pro­blème de répar­ti­tion. Une infime par­tie va à ceux qui ne vont pas bien mais la plus grosse par­tie va aller à ceux qui n’en ont pas besoin. Les cri­tères de la PAC (Poli­tique agri­cole com­mune) favo­risent les grosses exploi­ta­tions (80% des aides va à 20% des agri­cul­teurs).

On demande une rup­ture avec la mise en concur­rence déloyale, consé­quence directe du libre-échange. On demande un prix mini­mum d’entrée des pro­duits en France car les pays ne sont pas sou­mis aux mêmes règles, aux mêmes contraintes. Si on ne paie pas les gens de la même façon, si on n’a pas les mêmes règles sani­taires, cela consti­tue une concur­rence déloyale.

On demande par pro­duc­tion et par petite région des prix mini­mum aux­quels on va payer les pro­duits aux pay­sans. Ceux qui tra­versent les fron­tières ne doivent pas être en des­sous de ce prix mini­mum. C’est un prix plan­cher.

Libre-echange-agriculture/

Les accords de libre échange sont des accords de concur­rence déloyale.

 • Vous vous mobi­li­sez pour « un reve­nu digne pour tous les pay­sans et pay­sannes », « rompre avec le libre-échange » et éga­le­ment pour faire votre métier de pay­sans-nes, nour­rir la popu­la­tion en res­pec­tant la nature ?

Pour nous, c’est un métier qui a du sens, on est heu­reux d’être pay­san. On n’arrive pas tou­jours à faire ses cultures, ses éle­vages en agri­cul­ture pay­sanne, comme on le vou­drait, en com­mer­cia­li­sant le plus proche pos­sible de chez soi.

Le métier fait envie puisqu’il y a beau­coup de jeunes qui veulent s’installer en petit éle­vage, en marai­chage et ça pose la ques­tion de la trans­mis­sion. Si on veut qu’il y ait du monde qui s’installe il faut par­ta­ger le fon­cier, il ne faut pas qu’il soit hors de prix. Il y a là des poli­tiques publiques à mettre en place.

Saisonniers-agricoles/

Les sala­riés agri­coles ne sont pas absents des reven­di­ca­tions de la Confé­dé­ra­tion pay­sanne.

 • Vous êtes sou­te­nus par la popu­la­tion. On le constate sur ce lieu de mobi­li­sa­tion, com­ment l’expliquez-vous !

Je crois qu’en France les pay­sans ont une bonne image car on nour­rit la popu­la­tion, les gens aime bien voir des champs culti­vés, cer­tains ont des expé­riences de vie à la ferme. Dans l’imaginaire col­lec­tif, les pay­sans c’est impor­tant. On est heu­reux de ce sou­tien car l’a­gri­cul­ture et l’a­li­men­ta­tion sont d’a­bord l’af­faire de tous.

Pro­pos recueillis par Fré­dé­rique Péna­vaire

La Confé­dé­ra­tion pay­sanne a mis en ligne une caisse de soli­da­ri­té pour sou­te­nir les paysan.ne.s du bar­rage de Saint-Quen­tin-Fal­la­vier : https://urls.fr/1DTgZM
Délégation-PCF/

Louise Car­ly et Fré­dé­rique Péna­vaire, secré­taires des sec­tions du PCF Nord-Isère, sont venues appor­ter le sou­tien des com­mu­nistes.

Retraites-paysannes/

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