Vizille. Les Jours heureux, pour préserver l’espoir

Par Luc Renaud

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Pierre Labriet, porte-parole des communistes dans la deuxième circonscription de l’Isère, développait le programme des Jours heureux à Vizille.

« Vote utile », programme, reconstruction de la gauche… le débat a roulé pendant près de deux heures à Vizille. De la démocratie directe, à la base, très éloignée des calculs politiciens qui président au déferlement médiatique et aux tristes injonctions des réseaux sociaux.

« Où est l’es­poir dans tout ça ? Il ne nous reste plus que le vote pro­tes­ta­taire ? » Le débat a été large et ouvert, le 5 avril à Vizille. Une tren­taine de par­ti­ci­pants avait répon­du à l’in­vi­ta­tion des com­mu­nistes de Vizille. A l’ordre du jour, l’é­lec­tion pré­si­den­tielle et le vote en faveur de Fabien Rous­sel, pour lequel ils se mobi­lisent.

De « vote utile », il était donc ques­tion. L’ar­gu­ment est connu, il sature l’es­pace média­tique et les réseaux sociaux. Vote utile à gauche, vote utile à droite… « On voit où ça nous mène », lan­çait Ber­nard Ughet­to, élu com­mu­niste à Vizille. « L’ef­fa­ce­ment, nous avons ten­té le coup. » L’a­ban­don de toute convic­tion dans la der­nière ligne droite de l’é­lec­tion, c’est la logique mise en place par les ins­ti­tu­tions de la Ve Répu­blique. L’in­jonc­tion d’un vote cal­cu­la­teur, des élec­teurs som­més de remettre à plus tard un hypo­thé­tique débat sur les mesures à prendre contre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique ou le finan­ce­ment de la sécu­ri­té sociale, par exemple.

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Une tren­taine de par­ti­ci­pants pour un débat de près de deux heures, salle de la Répu­blique à Vizille.

« Les dif­fi­cul­tés de la gauche aujourd’­hui, sou­li­gnait un inter­ve­nant, elles résultent d’an­nées de tra­hi­son dont le som­met a été atteint sous Hol­lande, et ce n’est pas l’in­jonc­tion à se retrou­ver sous une ban­nière unique qui va aujourd’hui per­mettre d’at­teindre une majo­ri­té pour une ges­tion soli­daire du pays ; recons­truire passe par une force mili­tante capable de ras­sem­bler sur des idées, un pro­gramme, et pas seule­ment quinze jours avant l’é­lec­tion pré­si­den­tielle, tous les cinq ans. »

For­tunes et réchauf­fe­ment cli­ma­tique

D’i­dées et de pro­gramme, il était ques­tion toute la soi­rée. Patrick Seyer, ani­ma­teur de la cel­lule com­mu­niste de Vizille, évo­quait les Jours heu­reux sous l’égide des­quels Fabien Rous­sel a pla­cé sa cam­pagne pré­si­den­tielle. « Ce pro­gramme du Conseil natio­nal de la résis­tance, éla­bo­ré pen­dant les jours les plus sombres de l’occupation nazie, c’est ce dont le patro­nat a fait sa cible, à com­men­cer par la Sécu­ri­té sociale », rap­pe­lait-il. Pierre Labriet, porte-parole des com­mu­nistes dans la deuxième cir­cons­crip­tion de l’Isère, après avoir rap­pe­lé l’impérative soli­da­ri­té avec les réfu­giés ukrai­niens et la néces­saire mobi­li­sa­tion pour la paix, sou­li­gnait quant à lui l’ampleur du gon­fle­ment des for­tunes entre autres liées à l’industrie de la fraude fis­cale avec ses consé­quences directes aus­si bien sur les inéga­li­tés sociales que sur le réchauf­fe­ment cli­ma­tique. « Les mil­liar­daires, comme on dit en France qu’on appelle oli­garques en Rus­sie, sont recon­nus comme étant res­pon­sables d’une part essen­tielle des émis­sion de gaz à effet de serre », indi­quait-il notam­ment.

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Patrick Seyer, ani­ma­teur de la cel­lule com­mu­niste de Vizille et comé­dien de pro­fes­sion, a conclu les débats par des lec­tures.

D’où l’intérêt des pro­po­si­tions de Fabien Rous­sel dans le domaine des éner­gies – toutes les éner­gies, du nucléaire aux éoliennes –, du relè­ve­ment du SMIC brut – les coti­sa­tions sociales, la dif­fé­rence entre le brut et le net, sont une part de notre salaire avec laquelle nous finan­çons les hôpi­taux dont nous avons besoin – ou encore d’un État qui retrouve son rôle dans la défi­ni­tion et la mise en œuvre de stra­té­gies indus­trielles à long terme – la pan­dé­mie est venue sou­li­gner com­bien les gou­ver­ne­ments suc­ces­sifs avaient bra­dé les savoir-faire.

Légis­la­tive, une res­pon­sa­bi­li­té face à la droite macro­niste

Pas­cal Mari­ni, res­pon­sable asso­cia­tif vizillois, insis­tait sur l’après élec­tion pré­si­den­tielle. « Il y aura dans la fou­lée des élec­tions légis­la­tives, c’est encore un enjeu. » Ce qui per­met­tait à Pierre Labriet de sou­li­gner que « la gauche a aujourd’hui une res­pon­sa­bi­li­té, et plus par­ti­cu­liè­re­ment dans notre deuxième cir­cons­crip­tion où elle est majo­ri­taire si l’on en croit les der­nières élec­tions dépar­te­men­tales et muni­ci­pales, celle de ne pas lais­ser la dépu­ta­tion à un élu de la droite macro­niste dont le moins que l’on puisse dire est qu’il n’a pas été pré­sent aux côtés des citoyens ces cinq der­nières années ».

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Cathe­rine Tro­ton, maire de Vizille, assis­tait à la réunion.

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