Teisseire. Les élus régionaux communistes et insoumis exigent une table ronde

Par Manuel Pavard

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Sur le piquet de grève, des croix avec ces inscriptions : 205 comme le nombre d'emplois supprimés, 1720-2026 pour les 300 ans d'histoire de Teisseire dans la région grenobloise, depuis l'installation de la première distillerie en 1720, jusqu'à sa fermeture programmée au printemps 2026.
Le groupe "communistes, insoumis et citoyens" à la région Auvergne-Rhône-Alpes dénonce la fermeture de l'usine Teisseire à Crolles, annoncée le 16 octobre. Décision jugée injustifiée économiquement et socialement. Réaffirmant leur soutien aux salariés, les élus régionaux appellent à une table ronde urgente avec toutes les parties concernées, afin d'envisager une solution industrielle durable à même de préserver l’emploi local.

Pour les élus régio­naux com­mu­nistes, insou­mis et citoyens, « l’an­nonce bru­tale, jeu­di 16 octobre, de la fer­me­ture du site Teis­seire à Crolles, avec la sup­pres­sion de plus de 200 emplois, est un choc pour les sala­riés, leurs familles et l’en­semble du bas­sin éco­no­mique du Gré­si­vau­dan. Cette déci­sion, prise uni­la­té­ra­le­ment par la direc­tion du groupe, sans réelle concer­ta­tion ni recherche préa­lable de solu­tions alter­na­tives, est une attaque directe contre l’emploi indus­triel local », dénoncent-ils dans un com­mu­ni­qué publié le len­de­main.

Les sala­riés de Teis­seire ras­sem­blés sur le piquet de grève, devant le site de Crolles, mar­di 21 octobre. © Pierre-Jean Cres­peau

Avant cette annonce, près de 80 % des sala­riés étaient en grève pour expri­mer leurs inquié­tudes, rap­pellent les conseillers régio­naux. Mal­gré cette mobi­li­sa­tion « exem­plaire », la direc­tion a « choi­si de répondre par la fer­me­ture » plu­tôt que par le dia­logue, déplorent-ils. Et ceux-ci de saluer la déter­mi­na­tion et la légi­ti­mi­té de la lutte des sala­riés, sym­bole d’attachement au tra­vail, au savoir-faire et à l’économie du ter­ri­toire.

« L’entreprise n’est pas déficitaire »

Le groupe « com­mu­nistes, insou­mis et citoyens » réfute éga­le­ment la thèse d’une situa­tion éco­no­mique dif­fi­cile, défen­due par la direc­tion. L’en­tre­prise n’est pour­tant « pas défi­ci­taire », sou­ligne-t-il. Et « Teis­seire reste une marque emblé­ma­tique, soli­de­ment implan­tée dans le pay­sage agroa­li­men­taire fran­çais ».

Selon ces élus, les dif­fi­cul­tés évo­quées par la direc­tion semblent ain­si davan­tage liées à des choix finan­ciers à court terme du groupe pro­prié­taire qu’à une réelle situa­tion éco­no­mique fra­gile. Ils fus­tigent une fer­me­ture moti­vée par la ren­ta­bi­li­té immé­diate, non par la péren­ni­sa­tion de l’activité et des emplois.

« Nous deman­dons solen­nel­le­ment à Mon­sieur le pré­fet de l’I­sère de convo­quer dans les plus brefs délais une table ronde réunis­sant l’en­semble des par­ties pre­nantes : repré­sen­tants de l’É­tat, élus locaux et régio­naux, direc­tion de Teis­seire, syn­di­cats, acteurs éco­no­miques et indus­triels du
ter­ri­toire. »

Les élus régio­naux com­mu­nistes, insou­mis et citoyens

Alors, que faire ? « Il est impé­ra­tif que l’É­tat, les col­lec­ti­vi­tés locales, les repré­sen­tants des sala­riés, les acteurs éco­no­miques et les élus se réunissent sans délai pour envi­sa­ger une solu­tion de reprise indus­trielle viable et pérenne », affirment les conseillers régio­naux PCF et LFI. D’où leur demande solen­nelle au pré­fet de l’I­sère de « convo­quer dans les plus brefs délais une table ronde réunis­sant l’en­semble des par­ties pre­nantes : repré­sen­tants de l’É­tat, élus locaux et régio­naux, direc­tion de Teis­seire, syn­di­cats, acteurs éco­no­miques et indus­triels du ter­ri­toire ».

Le pré­sident de Teis­seire Chris­tophe Gar­cia et le groupe Carls­berg sont par­ti­cu­liè­re­ment visés par les sala­riés. © Pierre-Jean Cres­peau

Hors de ques­tion de « lais­ser sacri­fier une entre­prise his­to­rique, un savoir-faire recon­nu, et des cen­taines de familles sur l’au­tel de la ren­ta­bi­li­té finan­cière », assènent les élus régio­naux com­mu­nistes, insou­mis et citoyens. Avant de conclure : « L’emploi ne peut-être une nou­velle fois la variable d’a­jus­te­ment. Il est au cœur de notre com­bat pour une socié­té plus juste, plus soli­daire et plus humaine. »

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