Grenoble. Rencontre avec Chirinne Ardakani
Par Edouard Schoene
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Cet ouvrage comprend des archives inédites et des entretiens avec des militantes d’hier et d’aujourd’hui ; il restitue et transmet le témoignage des luttes passées et présentes. La rencontre, très suivie, se situait dans la galerie Rabot qui présente une riche exposition intitulée « Femme, vie, liberté » à l’initiative de Iran solidarité avec le soutien de la Ligue de droits de l’homme et de la Cimade — visible jusqu’au 29 mars.

Pourquoi traiter du combat des femmes iraniennes depuis 1979 ?
Chirinne Ardakani rappelle que le 8 mars 1979, 30 000 femmes manifestaient dans les rues en Iran. L’ayatollah Khomeiny arrivait en Iran quelques semaines auparavant au moment où la révolution entrait dans sa phase victorieuse. Dans le débat l’avocate rappelle que l’on ne peut pas parler de « république islamique d’Iran », république étant antinomique d’islamiste. Elle précise que la France et les États-Unis avaient fait le choix de soutenir Khomeiny, craignant l’arrivée possible au pouvoir de la gauche, laquelle, précise-t-elle, était naïve dans son soutien premier à l’ayatollah. Dès le 8 mars 1979 les femmes iraniennes, avec courage, exigent le respect de la dignité, de l’égalité. Elles récusent la perspective de dépendre de lois religieuses.
Dès le 8 mars 1979
L’avocate a explicité son chemin d’engagement pour la cause des femmes iraniennes après les manifestations de 2022 qui ont suivi la mort de jina Masha Amini, une jeune femme iranienne kurde de 22 ans assassinée par la police des mollahs.
L’exposé et le débat qui ont suivi ont été l’occasion de témoignages précis sur le mouvement de résistance des femmes iraniennes depuis près de cinquante ans, les discriminations épouvantables dont sont victimes les femmes et l’urgence de renforcer la solidarité avec le peuple iranien victime d’un pouvoir sanguinaire coupable de neuf cents mises à mort en 2024.
