Grenoble. Rencontre avec Chirinne Ardakani

Par Edouard Schoene

/

Image principale
Chirinne Ardakani.
Samedi 22 mars, la librairie Arthaud (Grenoble) accueillait Chirinne Ardakani, avocate spécialisée en droit des étrangers et en droit pénal et présidente de l’association Iran justice. Elle est l'avocate de Narges Mohammadi, militante iranienne incarcérée depuis 2021 et lauréate du prix Nobel de la Paix 2023. Elle présentait l’ouvrage « Des Iraniennes : femme, vie, liberté 1979-2024 » dont elle est co-autrice.

Cet ouvrage com­prend des archives inédites et des entre­tiens avec des mili­tantes d’hier et d’aujourd’hui ; il res­ti­tue et trans­met le témoi­gnage des luttes pas­sées et pré­sentes. La ren­contre, très sui­vie, se situait dans la gale­rie Rabot qui pré­sente une riche expo­si­tion inti­tu­lée « Femme, vie, liber­té » à l’initiative de Iran soli­da­ri­té avec le sou­tien de la Ligue de droits de l’homme et de la Cimade — visible jus­qu’au 29 mars.

Roya Ver­gain et Chi­rinne Arda­ka­ni.

Pour­quoi trai­ter du com­bat des femmes ira­niennes depuis 1979 ?

Chi­rinne Arda­ka­ni rap­pelle que le 8 mars 1979, 30 000 femmes mani­fes­taient dans les rues en Iran. L’ayatollah Kho­mei­ny arri­vait en Iran quelques semaines aupa­ra­vant au moment où la révo­lu­tion entrait dans sa phase vic­to­rieuse. Dans le débat l’avocate rap­pelle que l’on ne peut pas par­ler de « répu­blique isla­mique d’Iran », répu­blique étant anti­no­mique d’islamiste. Elle pré­cise que la France et les États-Unis avaient fait le choix de sou­te­nir Kho­mei­ny, crai­gnant l’arrivée pos­sible au pou­voir de la gauche, laquelle, pré­cise-t-elle, était naïve dans son sou­tien pre­mier à l’ayatollah. Dès le 8 mars 1979 les femmes ira­niennes, avec cou­rage, exigent le res­pect de la digni­té, de l’égalité. Elles récusent la pers­pec­tive de dépendre de lois reli­gieuses.

Dès le 8 mars 1979

L’avocate a expli­ci­té son che­min d’engagement pour la cause des femmes ira­niennes après les mani­fes­ta­tions de 2022 qui ont sui­vi la mort de jina Masha Ami­ni, une jeune femme ira­nienne kurde de 22 ans assas­si­née par la police des mol­lahs.

L’exposé et le débat qui ont sui­vi ont été l’occasion de témoi­gnages pré­cis sur le mou­ve­ment de résis­tance des femmes ira­niennes depuis près de cin­quante ans, les dis­cri­mi­na­tions épou­van­tables dont sont vic­times les femmes et l’urgence de ren­for­cer la soli­da­ri­té avec le peuple ira­nien vic­time d’un pou­voir san­gui­naire cou­pable de neuf cents mises à mort en 2024.

Roya Ver­gain, res­pon­sable de l’as­so­cia­tion Iran soli­da­ri­té.

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *