Le personnel de l’Établissement de santé mentale des portes de l’Isère se mobilise

Par Didier Gosselin

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Le personnel a échangé sur le parvis de l'ESMPI.
Les personnels de l’ESMPI revendiquent une prime, une amélioration des conditions de travail et une réelle démocratie dans la prise de décisions au sein de l’établissement.

Le 18 mars, les salarié·es de l’ESMPI (Éta­blis­se­ment de san­té men­tale des portes de l’Isère), à Bour­goin-Jal­lieu, étaient appelé·es par le syn­di­cat CGT à un débrayage de 14h à 17h pour faire valoir leur exi­gence de recon­nais­sance, tant sur le plan sala­rial que sur celui des rela­tions de tra­vail. Une cen­taine de salarié·es, sur les 550 que compte l’ESMPI sur dif­fé­rents sites, ont répon­du à l’appel et une soixan­taine se sont retrou­vés sur le par­vis de l’établissement.

Les dif­fé­rentes prises de paroles des salarié·es, au cours d’un échange ani­mé par Natha­lie Moreau, délé­guée CGT, ont mis en évi­dence les reven­di­ca­tions des per­son­nels.

Des salarié·es épuisé·es

Les salarié·es ont fait part de leur épui­se­ment pro­fes­sion­nel lié à leur surin­ves­tis­se­ment pour pal­lier un manque de moyens et de méde­cins pour les soins ou le sui­vi des patients, ou pour com­pen­ser la réor­ga­ni­sa­tion des agents de ser­vice hos­pi­ta­lier qui a contraint les soi­gnantes à mul­ti­plier des tâches, comme l’entretien par exemple, en plus de leurs mis­sions pro­fes­sion­nelles…

Les per­son­nels de l’ESMPI, qui avaient tant don­né pen­dant le Covid sans vrai­ment être payés en retour et à hau­teur de leur enga­ge­ment, sont éga­le­ment très en colère depuis que la Direc­tion a décla­ré en décembre der­nier qu’aucune prime ne serait ver­sée en 2025, comme ce fut déjà le cas en 2024.

827 000 euros d’excédent en 2024

« Or, sou­ligne Natha­lie Moreau, l’ESMPI a béné­fi­cié en fin 2024 d’une dota­tion sup­plé­men­taire de l’Agence Régio­nale de San­té d’un mon­tant de 987.000 euros. » Mon­tant qui cor­res­pond à un rat­tra­page de la part de l’ARS car l’ESMPI fait par­tie des dix éta­blis­se­ments de la région AURA sous dotés. « Ce fai­sant, indique la délé­guée CGT, l’ESMPI ter­mine l’exercice 2024 avec un excé­dent de 827 000 euros. »

Selon la CGT, la Direc­tion a choi­si d’utiliser ces fonds ver­sés par l’ARS pour ses futurs inves­tis­se­ments immo­bi­liers mais n’a pas l’intention d’en consa­crer une par­tie pour une prime aux salarié·es qui « ont le sen­ti­ment d’être mépri­sés alors qu’ils actent chaque jour pour leur éta­blis­se­ment », déclare le syn­di­cat dans un com­mu­ni­qué. « Qu’ils soient soi­gnants, tech­ni­ciens ou admi­nis­tra­tifs, les salarié·es de l’ESMPI ne se sentent pas recon­nus à leur juste valeur et à la hau­teur de leur inves­tis­se­ment pour la même cause : celle de la san­té men­tale, celles des patients ! »

Cet excé­dent per­met­trait pour­tant d’octroyer à chaque salarié·e une prime consé­quente qui, tout en ne com­pen­sant pas des salaires scan­da­leu­se­ment bas et près du Smic, aurait au moins le mérite de recon­naître le tra­vail et l’investissement des per­son­nels.

De nouveaux droits de gestion

Par­mi les autres reven­di­ca­tions, le syn­di­cat demande un « mana­ge­ment par­ti­ci­pa­tif en faveur du Soin : que la san­té men­tale des patients, des sala­riés rede­vienne la prio­ri­té ! Que les déci­sions sur l’organisation des soins ne soient plus prises uni­la­té­ra­le­ment de la part de l’équipe de direc­tion ». Un appel à la démo­cra­tie en somme et à de nou­veaux droits dans la ges­tion de l’ESMPI se don­nant comme objec­tifs la réha­bi­li­ta­tion et le déve­lop­pe­ment des struc­tures de soins de proxi­mi­té avec des per­son­nels consi­dé­rés, bien rému­né­rés et tou­jours mieux for­més.

L’action s’est conclue autour du verre de l’amitié et avec l’idée que d’autres actions seraient néces­saires pour obte­nir satis­fac­tion.

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