Grenoble. Mehdi Ouraoui interroge une histoire contemporaine de la France

Par Maryvonne Mathéoud

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Mehdi Ouraoui  et Philippe Hanus à la librairie La nouvelle Dérive, place Sante-Claire à Grenoble.

Vendredi 12 avril une vingtaine de personnes ont assisté à une conférence organisée par l’association Rives et dérives et la librairie La Dérive, Mehdi Ouraoui  et Philippe Hanus, autour du livre Mon fantôme de Mehdi Ouraoui publié chez Fayard en 2023.

Meh­di, un pro­fes­seur de latin a la sur­prise de voir sur­gir dans le bus 96 qu’il prend quo­ti­dien­ne­ment le fan­tôme de Rachid Taha qui lui demande d’an­non­cer sa résur­rec­tion au monde entier. En échange de son aide, Rachid Taha exau­ce­ra le vœu de son choix. L’oc­ca­sion pour Meh­di Ouraoui, auteur d’es­sais poli­tiques, d’interroger par le biais de la fic­tion une cer­taine his­toire de la France contem­po­raine, et notam­ment celle de ces années 1980 et 1990 qui virent le lea­der du groupe Carte de séjour deve­nir une star du monde musi­cal.

Un livre qui bous­cule tous les codes.

Phi­lippe Hanus anthro­po­logue, his­to­rien des migra­tions, est actuel­le­ment coor­di­na­teur de l’éthnopôle « Migra­tions, Fron­tières, Mémoires » au CPA (Centre du patri­moine armé­nien ‑Valence Romans Agglo) membre du comi­té de rédac­tion de la revue Ecarts d’identité dont il a pré­sen­té la der­nière publi­ca­tion consa­crée à la Marche de l’égalité contre le racisme et pour l’é­ga­li­té ses droits  de 1983. Le 3 décembre 1983, ces enfants d’immigrés magh­ré­bins ache­vaient à Paris une marche enta­mée un mois et demi plus tôt à Mar­seille, pour dénon­cer les dis­cri­mi­na­tions et le racisme. Qua­rante ans plus tard, c’est la dés­illu­sion qui domine chez ces mili­tants, face à un modèle répu­bli­cain dont même leurs enfants se sentent par­fois exclus. Il a éga­le­ment consa­cré plu­sieurs articles à Rachid Taha et au groupe Carte de Séjour.

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Carte de séjour était un groupe de rock fran­çais, ori­gi­naire de Lyon, for­mé en 1980. De par son his­toire, son style musi­cal, et son nom, ce groupe par­ti­ci­pa gran­de­ment à l’é­mer­gence en France sur le plan artis­tique de la com­mu­nau­té fran­çaise d’o­ri­gine magh­ré­bine dite de « seconde géné­ra­tion » (les Beurs), notam­ment avec la reprise de la chan­son Douce France de Charles Tre­net en 1986. Il est le pre­mier groupe à avoir réus­si la fusion entre rock fran­çais et les musiques médi­té­ra­néennes (dont le raï). Le groupe se pro­duit fré­quem­ment dans les concerts-mee­tings du col­lec­tif Zaâ­ma d’Ban­lieue. Son pre­mier maxi 45 tour Zou­bi­da paraît en 1982, puis deux albums, Rho­rho­ma­nie (1984) et (1986).

Le groupe se pro­duit alors en concert en pre­mière par­tie de Télé­phone ou durant la marche pourl’é­ga­li­té et contre le racisme en 1983 à la Bas­tille. Après plu­sieurs émis­sions de télé­vi­sion comme Méga­hertz, Droit de réponse de Michel Polac, et Mosaïque le groupe com­mence à avoir une répu­ta­tion natio­nale. Leur pre­mier tube est Zou­bi­da.

Cette ren­contre prend place paral­lè­le­ment à l’ex­po­si­tion Battre le pavé des rues orga­ni­sée par le CPA, le col­lec­tif « 17 octobre 1961 Isère » et la ville de Gre­noble, qui visible à La Mai­son de l’international de la ville de Gre­noble jusqu’au 19 avril et à la mai­son des habi­tants de Saint-Bru­no du 2 et 31 mai.

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