Beaucroissant. Le défi d’une alimentation saine pour tous

Par Edouard Schoene

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Le stand de la Terre – le Travailleur alpin était très couru, ce week-end à la foire de Beaucroissant.

À la foire de Beaucroissant, le stand de la Terre- le Travailleur alpin accueillait le 22 avril un débat sur la définition et la création d’une sécurité sociale de l’alimentation. Un stand qui a connu un très large succès d’affluence : près de deux mille repas y ont été servis au cours du week-end.

Karen Mantovani (CGT), Hugo Persillet (Ateliers paysans) et Christian Reynaud (Modef) ont tenté de répondre à la question : « Comment produire, transformer et distribuer l’alimentation ? » Claire Tranchant introduisait la rencontre en expliquant qu’un droit reste à conquérir, à inventer, l’égal accès à une alimentation saine et équilibrée. Très vite elle interrogeait les invités : « une sécurité sociale de l’alimentation peut elle s’imaginer ? Certains déjà y réfléchissent et ont élaboré des propositions. En quoi pourrait-elle consister ? Comment l’organiser ? Quels avantages pour les agriculteurs et agricultrices ? »
Claire-Tranchant/

Claire Tranchant, animatice du débat.

Christian Reynaud, éleveur dans les Hautes-Alpes a décrit dans un premier temps les deux modèles paysans existant, celui dominant de l’ultraproduction et le modèle paysan traditionnel. « Si l’on met l’humain d’abord, poursuit il, il faut un autre modèle de société. » le Modef défend le modèle de l’exploitation familiale. Christian Reynaud dit aimer son métier et regrette de pratiquer à contre courant du modèle dominant qui par exemple pousse à la robotisation de la traite, à la course aux tracteurs ultra puissants… pour augmenter la production et la productivité.
Mantovani

Karen Mantovani, Christian Reynaud, Hugo Persillet et Claire Tranchant.

Hugo Persillet rend d’abord hommage à tous les paysans qui s’accrochent à leur métier et fournissent viandes, fruits et légumes au pays. Il dénonce rapidement le modèle économique agricole dominant. « Avec 392 000 exploitations en France , nous sommes dans l’impossibilité de produire ce dont la France a besoin . La puissance déployée par les tracteurs correspond à soixante-dix centrales nucléaires. Il faut construire un modèle désirable. » Il note que chaque semaine, 250 exploitations paysannes ferment. Il nous faudra mettre un million, deux millions, voire plus de paysans dans les fermes dans les prochaines années pour produire une alimentation saine.
Public/

Une partie des participants au débat.

Puis le débat s’engage sur les différentes visions de la sécurité sociale de l’alimentation (SSA). Comment s’organiser pour que chaque Français puisse avoir un bon à tirer mensuel de 150 € produits par des exploitations agricoles conventionnées par la Sécurité sociale ? Quel type de conventionnement ? Qui et à quel niveau les salariés cotiseront ? Quelle gestion démocratique, au plus près des producteurs et consommateurs de cette SSA ? Comment organiser pour que les catégories les plus défavorisées, les catégories moyennes, gagnent en qualité de nourriture et en pouvoir d’achat ?
Federique-Penavaire/

Frédérique Pénavaire, candidate communiste aux élections sénatoriales de septembre.

Karen Mantovani (CGT), rappelle les étapes de la construction de la Sécurité sociale, de son démantèlement et développe les exigences sociales du salariat. Durant deux heures les intervenants ont approfondi dans le détail les réponses aux questions posées, notamment par le public. Un passionnant chantier a été engagé, pour répondre aux défis de notre planète.

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