Grenoble. Hôpital, stopper la marche vers le chaos

Par Travailleur Alpin

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Ce 7 juin, 250 hos­pi­ta­liers de Voi­ron, Rives, Saint-Mar­cel­lin, de l’hôpital psy­chia­trique de Saint-Egrève et du CHU de Gre­noble se sont ras­sem­blés devant les urgences du CHU. Une jour­née d’ac­tion mar­qué par des ras­sem­ble­ments dans tout le pays.

Comme l’a sou­li­gné Sara Fer­nan­dez, secré­taire du syn­di­cat CGT, les per­son­nels veulent expri­mer « leur dif­fi­cul­té à vivre l’effondrement du sys­tème de san­té » et « l’urgence de mesures à prendre ». La peur de revivre la situa­tion catas­tro­phique lors de la cani­cule de l’été 2003 avec des mil­liers de morts est mani­feste.

Sara Fer­nan­dez.

Par effet « domi­no » après la fer­me­ture de 80 ser­vices d’urgences et les 17 500 lits fer­més pen­dant le man­dat Macron (en pleine pan­dé­mie), ce sont les grands hôpi­taux qui craquent. Le 17 mars à Stras­bourg, un patient est mort aux urgences après plus de 10h d’attente. Le ser­vice d’urgence du CHU de bor­deaux a tem­po­rai­re­ment fer­mé ses portes (800 000 habi­tants)… A Gre­noble, un tiers de per­son­nel en moins aux urgences et 120 lits fer­més par manque de per­son­nel. Les usa­gers sont inci­tés à ne pas venir aux urgences, le SMUR tente de réorien­ter dans le pri­vé mais les urgences de la cli­nique mutua­liste sont fer­mées la nuit, et de même que celles de Voi­ron cer­taines nuits de la semaine ou cer­tains week-end….

Le per­son­nel alerte depuis des années sur la dégra­da­tion de l’hôpital, en par­ti­cu­lier aux urgences. Les causes sont connues. La faillite de la méde­cine libé­rale (six mil­lions de per­sonnes sans méde­cins trai­tant), l’arrêt depuis 2002 de l’obligation d’as­su­rer des gardes, le manque de lits d’aval dans les hôpi­taux et dans les EHPAD (mai­sons de retraites).

Des reven­di­ca­tions expri­mées de longue date.

Ce 7 juin, Bri­gitte Boer, can­di­date LR dans la 1° cir­cons­crip­tion (Gre­noble Saint-Ismier) a eu le cou­rage de venir voir le per­son­nel. Cela n’a pas été le cas d’O­li­vier Véran, dépu­té sor­tant. Elle a ten­té de prendre la parole sous les hués des mani­fes­tants scan­dant « la san­té n’est pas une mar­chan­dise, l’hôpital n’est pas une entre­prise « . Eli­sa Mar­tin, can­di­date NUPES dans la 3° cir­cons­crip­tion (Gre­noble Sas­se­nage) est venue dire que le per­son­nel hos­pi­ta­lier pou­vait comp­ter sur elle et les can­di­dats NUPES.

A Olo­ron, c’est la mobi­li­sa­tion qui a empê­ché la fer­me­ture des urgences comme à Carhaix la fer­me­ture d’un ser­vice. L’heure n’est plus aux mis­sions Flash com­man­dées par Emma­nuel Macron.

Michel Sou­lié, CGT hôpi­tal de Saint-Egrève.

Les per­son­nels réclament des mesures urgentes :
*Concen­trer les méde­cins urgen­tistes dans les ser­vices d’Urgences et SMUR
*Par­ti­ci­pa­tion des méde­cins hos­pi­ta­liers et pri­vés aux urgences sur­tout la nuit et Week-End
*Réta­blir l’obligation de gardes en ville
*Réou­ver­ture de lites fer­més et ratio de soi­gnants dans les urgences
*Faci­li­ter le recru­te­ment par mesures attrac­tives : déjà faire reve­nir les 15 000 sus­pen­dus (lettre au minis­tère de la CGT le 3 Mai), Reva­lo­ri­ser le point d’indice à 6 euros (4.686 ce jour) soit + 22% ; payer les heures sup­plé­men­taires reva­lo­ri­sées comme les heures de nuit et de week-end ou fériés.
*Pour les méde­cins : titu­la­ri­ser les jeunes méde­cins après 2 ans de post-inter­nat ; rému­né­rer les heures au-delà de 39H, reva­lo­ri­ser les gardes et dou­bler les coti­sa­tions retraite sur les rému­né­ra­tions de garde, réin­té­grer les inté­ri­maires.
Et à moyen terme :
*Ges­tion pré­vi­sion­nelles régio­nale en besoin de méde­cins.
*réor­ga­ni­ser la méde­cine de ville avec des centres de san­té mul­ti-pro­fes­sion­nels sala­riés.
*Plan de recru­te­ment de 100 000 agents
*aug­men­ter les finan­ce­ments des études pro­mo­tion­nelles

Marc Eybert-Guillon

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