Palestine, l’urgence de témoigner

Par Travailleur Alpin

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Un séjour de rando en Palestine. Itinéraire sportif, mais pas seulement. Des rencontres avec la population, l’envie de comprendre. Et de témoigner : ces quatorze Isérois ont organisé plusieurs comptes-rendus de leur expérience. Une soirée d’échanges s’est ainsi déroulée au siège du PCF. D’autres avaient déjà eu lieu… et suscité une réaction incompréhensible d’un conseiller municipal fontainois.

Le Tra­vailleur alpin n° 283 de décembre 2018 avait ren­du compte d’un séjour trek / décou­verte de la Pales­tine, orga­ni­sé par qua­torze Isé­rois. Le 1er février der­nier, ce groupe ren­dait compte pour la cin­quième fois de leur séjour, devant une assis­tance nom­breuse (120 per­sonnes) au siège du PCF qui accueillait ce ren­dez vous avec la par­ti­ci­pa­tion de l’AFPS.

Un direct via inter­net avait été orga­ni­sé avec un Pales­ti­nien qui avait accueilli une par­tie du groupe une nuit à Wadi Fukin.

Une belle sur­prise atten­dait les audi­teurs, un ren­dez vous en direct (via inter­net) avec une per­sonne ren­con­trée à Wadi Fukin, lors du séjour (où logeaient quelques membres du groupe une nuit).
Le séjour a été conté par quatre des voya­geurs : une ran­don­née pédestre de 160 kilo­mètres et plu­sieurs villes visi­tées, Jéru­sa­lem, Beth­léem Hébron, Naplouse, Jéri­cho. 

L’assistance a écou­té avec émo­tion des moments par­ti­cu­liè­re­ment durs des ren­contres  :

  • La ren­contre avec Nawal Bara­kat, pro­fes­seur de maths à Ramal­lah, pré­si­dente de l’as­so­cia­tion fémi­niste, Femi­nist Asso­cia­tion of the Pro­phet Samuel,  dans un vil­lage mar­tyr, Nabi samuel
  • Le com­bat pour sur­vivre face aux pres­sions armées, aux inti­mi­da­tions des colons , de la famille chré­tienne Nas­sar, qui cultive son ter­rain depuis 1916 et qui résiste contre l’expulsion
  • Les moments par­ta­gés avec les bédouins à Rashaï­da
  • Le camp de réfu­giés d’Aïda et « la belle résis­tance », actions d’éducation popu­laire en direc­tion des enfants, des femmes
  • La crèche « sau­vage » à Hébron dont le res­pon­sable est mena­cé de mort par les colons
La soi­rée s’est ache­vée par un repas.

La soi­rée s’est ache­vée par un repas, des dis­cus­sions, des rires et des pleurs. Il est à noter qu’après 60 per­sonnes pré­sentes à la MJC de Fon­taine, une quin­zaine à Gresse, 120 à Gre­noble, d’autres ren­dez vous sont pro­gram­més.
Regret­tons que ce type de ren­dez-vous, qui répond à une attente expri­mée par les Pales­ti­niens ren­con­trés par les voya­geurs (« racon­tez ce que vous avez vu  ») puissent être condam­né par des indi­vi­dus contra­riés par la soli­da­ri­té qui se déve­loppe autour des Pales­ti­niens.

Ain­si, la MJC de Fon­taine et le groupe de voya­geurs qui y témoi­gnait ont-ils été inquié­tés par un élu d’opposition de Fon­taine qui a por­té plainte auprès du pro­cu­reur de la Répu­blique.
 Cet élu s’est plaint auprès du maire de ce que « des pro­pos dif­fa­ma­toires auraient été pro­fé­rés contre l’Etat d’Israël », et que la soi­rée de témoi­gnages por­tait en germe le risque « que la dia­bo­li­sa­tion et la détes­ta­tion de l’Etat d’Israël peuvent pous­ser à des actes anti­juifs ».

Dans un cli­mat où l’on peut déplo­rer l’exis­tence et l’aug­men­ta­tion du nombre d’actes anti­sé­mites, anti­com­mu­nistes, racistes ou fas­cistes, il est fort regret­table que la liber­té d’expression soit atta­quée sur des bases aus­si fan­tai­sistes que dif­fa­ma­toires.

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