La guerre des panneaux

Par Luc Renaud

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Dans la vallée de la Romanche.

On apprend toujours quelque chose en levant le nez. En regardant les panneaux routiers, par exemple. On y apprend, c’est une info, que la grève à la SNCF perturbe la circulation routière.

Il fallait bien qu’on vous le dise. C’est que ce n’est pas évident, comme ça. Disons que quand les cheminots ne sont pas en grève, la fluidité du trafic ne saute pas aux yeux. Pas à Grenoble, en tout cas. Ni même dans quelques autres agglomérations.

Mais un simple panneau peut vous en apprendre bien davantage. Par exemple que le transport des voyageurs par le chemin de fer est capable, il peut le faire, de réduire les encombrements de la circulation. Certes, on reste là un peu dans le virtuel : il faudrait pour cela que les trains roulassent en nombre suffisant, en arrivant à l’heure pour ne pas trop rater les correspondances, sur des lignes entretenues et sans menaces de fermeture, avec suffisamment de cheminots pour que tout se passe bien… En somme, si l’on satisfaisait les revendications des cheminots en grève, on pourrait réduire la circulation routière. Ce panneau, c’est un malin, on vous dit.

A Eybens.

Et puis il y a panneaux et panneaux. Ceux qui agrémentent les parcours sur les routes nationales – si, il en reste – sont plus sobres dans la révélation. Ils se contentent d’un lapidaire : « grèves pensez co-voiturage ». Plus subtil que l’envolée du conseil général, pardon départemental, sur les départementales – justement.

Un point commun quand même : les grévistes sont responsables des bouchons. Ce qu’on appelle la guerre idéologique.

 

Luc Renaud

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